Mystérieux Mycètes photographies de V. Lagardère

Mystérieux Mycètes photographies de V. Lagardère

Rencontre avec Vincent Lagardère le samedi 20 octobre 2018- 18h30

La médiathèque de Morcenx accueillera du 2 au 30 octobre 2018,l'exposition "Mystérieux Mycètes: une biodiversité discrète de formes et de couleurs" réalisée par Vincent Lagardère.
Présentation de l'exposition par son auteur:
"Champignon... ce nom évoque l'automne, une ballade en forêt et une bonne omelette. Certes, certes... mais si, au sortir de cette exposition vous aviez l'envie d'en savoir un peu plus à leur sujet, alors je vous aurais communiqué un peu de ce pourquoi ils me passionnent. Car les mycètes (champignons) sont partout en toutes saisons et se révèlent à nous, créatures de la surface,ne dévoilant qu'une petite partie d'eux-même tel des icebergs de terre pour peu que l'eau soit au rendez-vous.
Photographier les champignons a été l'occasion de s'y intéresser de plus près. Apprendre que ces organismes ne sont ni végétal, ni animal, qu'ils forment un règne du vivant bien à part avec son rôle (sans champignons, pas de forêt), ses modes de vie et de nombreux records. Par exemple : le plus gros organismes vivant: une baleine ? Un sequoia ? Pffffu... Un champignon, un armillaire américain qui étend ses filaments sur 880 hectares. Apprendre également comment ils forment des architectures complexes et variées pour propager leurs progénitures.
L'exposition proposée fait la part belle aux formes et aux couleurs, aux jeux de texture, aux  constructions éphémères que s’ingénient à produire ces organismes.
En plus des champignons, je vous invite également à découvrir d'autres « mycètes » : les myxomycètes (littéralement champignons gluants), organismes encore plus discrets qui n'appartiennent plus au règne de la fonge (les champignons) mais sont à rapprocher des amibes. Ces créatures « ultra-terrrestres » bien plus proches des insectes que du monde végétal, sont des formes unicellulaires ; elles se déplacent et dévorent leurs proies par phagocytoses. Puis quand les conditions le justifient, elles produisent des spores à l'aide de petites structures visuellement proches de celles des champignons qui vous sont présentées ici.
Un photographe nature est forcement sensible aux questions écologiques. Le seul endroit où vous n'avez aucune chance de trouver un champignon : un champs traité aux produits phytosanitaires chimiques. On imagine très bien pourquoi : rouille, cloque du pêcher, etc. sont des champignons parasites potentiellement ravageurs de récoltes. Mais, c'est aussi oublier que d'autres champignons, en symbiose, régulent et apportent eau et nutriments à la plante. La mycologie reste un parent pauvre, fréquemment oubliée des considérations environnementales. Apprendre à mieux les connaître dans leurs globalités, avoir une meilleure perception de leurs rôles dans l'équilibre des écosystèmes est  une occasion à ne pas rater. Qui sait... Les champignons (leurs connaissances) sauveront peut-être le monde !"

Vincent Lagardère, quel parcours vous a conduit à la photographie et en particulier à la photographie de champignons?
  "Je me suis cherché longtemps et après de multiples bifurcations entre parcours scientifiques et passion pour le cinéma, j'ai intégré l'École Supérieure de l'Image (site de Poitiers puis d'Angoulême) où j'ai accroché à une pratique photographique nourrie des autres pratiques plastiques et des joies de la chimie des bains et des virages.
Mon métier – infographiste, intégrateur web pour les musées en Poitou-Charentes - m'a permis de maintenir un rapport direct à l'art, à la culture et à une pratique constante de l'image et, dans une certaine mesure, de la photographie. J'ai repris assez récemment une activité photographique personnelle que j'avais mise en sommeil depuis trop longtemps, un peu bloqué par le poids des illustres photographes et des justifications conceptuelles. J'ai finalement pris le parti de me faire plaisir et de pratiquer la photo comme des dessinateurs font des croquis.
J'ai (r)accroché à la macro, à ce monde à portée de main, au seuil de sa maison, avec l'envie d'approcher au plus près ces « machines » impressionnantes, ces monstres fabuleux que sont les insectes, les araignées et les collemboles. La macro m'apporte le calme, la concentration, l'observation, la compréhension des mœurs de ces "bestioles", un certain éloge de la lenteur parfois contrecarrée par l'urgence impulsée d'un vol nerveux ou de la course poursuite à ras du sol.
À force d'observer ce microcosme à ras de terre, ma rencontre avec l'univers des champignons ne pouvait que se (re)produire.Dans mon adolescence, la chasse (gastronomique) familiale aux champignons a probablement inscrit une trace au fond de mon cerveau. Piètre chasseur de comestible et cadet de la famille, j'ai rapidement voulu savoir à quoi j'avais affaire avec tous ces champignons que mes parents, pourtant biologistes de profession, regardaient avec dédain ou suspicion.
Et c'est des années plus tard, en retrouvant le goût de la photo, que j'ai repris cette chasse maintenant bien plus esthétique que culinaire pour ces habitants de notre terre à la fois secrets, magnifiques et terribles, « underground » au sens propre comme au figuré."

 En bref :
- Né le 22 juillet 1972 à Toulouse (31)
- Étude aux Beaux-Arts, École Supérieure de l'Image à Poitiers puis Angoulême.
- Membre administrateur de la Société Mycologique du Poitou.
- Membre du collectif photo Objectif Nat' (http://objectifnat.wixsite.com/objectif_nat)
- Retrouvez-moi sur 500px : https://500px.com/vincentlagardere ou sur Flickr : https://www.flickr.com/photos/vincentlagardere/